En 546, la statue en or de l'Organisateur fut emmené à Atyne. Elle y resta quelques mois dans les appartements du Prince, jusqu'à l'été 547. Le Prince Lunar IV décida finalement de faire de cette statue une offrande au dieu Leïor. Une chapelle du clergé de Leïor eut l'honneur d'obtenir la mission d'emporter la statue jusqu'au temple de Leïor, se situant sur une île au large d'Atyne. Le voyage se fit donc par bateau : le Messager fut utilisé à cette fin. La statue fut installé bien en vue dans le temple de Leïor, montrant à tout pèlerin ou simple voyageur la miséricorde dont bénéficie la Principauté.
Lunar IV mourut en 559. Cette date n'est pas anodine. Pour le sacrement de son descendant Galen III, une boule de feu apparut dans le ciel du temple de Leïor. Devant le public stupéfait, cette petite étoile se dirigea vers Atyne à faible allure. Le nouveau Prince ordonna que l'on suive l'astre, signe que Leïor apposait sa bénédiction sur son règne. Les navires suivirent sa trajectoire jusqu'au port d'Atyne. Par mesure de sécurité pour le Prince, il fut gardé à bord du navire. L'étoile de Leïor arrêta sa course juste au-dessus de la cour du château d'Atyne. De là, deux écoulements descendirent vers le sol. L'un fait d'eau, l'autre fait de lave. Les deux écoulements tournaient sur eux-même, s'enroulant comme un double escalier hélicoïdal. Arrivés au sol, les deux écoulements s'enfoncèrent dans la terre comme si rien ne les arrêtait. Tout le monde avait le souffle coupé, attendant un quelconque évènement supplémentaire. Il n'en fut rien.
"Le feu n'attend qu'à brûler sous la lumière dorée" murmura Galen III. La statue n'était pas seulement ce que l'on pensait être. Donnée en offrande à Leïor, elle avait libérée son étoile. Cela donna une leçon au jeune roi : ne pas seulement regarder ce que la chose est en soi, mais aussi ce à quoi elle permet d'accéder.
Depuis ce jour, Atyne ne connut plus ni famine, ni disette, ni asséchement. Les végétaux poussèrent plus rapidement et les bâtiments cessèrent de s'éroder par la pluie et le vent.